30 Juillet 2017
Bologne s'accorde toujours avec ses tours. Véritables emblèmes de la ville, elles la contemplent du haut de leurs clochers, de leurs fenêtres ou de leurs meurtrières. Si la grande majorité des 180 tours que la légende accordait à la ville ont disparu, il en reste encore un grand nombre, disséminées ça ou là dans le centre historique.
Le circuit proposé est une boucle d'environ trois kilomètres serpentant sous les arcades à la recherche de ces fameuses tours. Et la balade côtoiera une bonne douzaine de ces édifices tout en passant par les lieux parmi les plus emblématiques de la cité d'Emilie Romagne. Les tours jumelles d'Asinelli et Garisenda seront bien entendu un point central d'une balade d'une bonne demi journée, quelques montées pouvant être réalisées moyennant un ticket d'accès.
Le départ se fera Via Rizzoli, au niveau du Palais du roi Enzo.
En plein coeur du Bologne historique, le circuit débute au pied du Palais du Roi Enzo, aux abords de la Piazza Maggiorre.
Edifié au XIIIe siècle, il tire son nom d'Enzo de Sardaigne, emprisonné dans ses murs de 1249 à 1272. Sa construction permettait de compléter le Palais del Podesta tout proche, qui ne se révélait plus à la hauteur d'une commune de Bologne en plein essor. Ce Palais est accompagné d'une légende qui raconte qu'Enzo de Sardaigne était d'une rare beauté et que les demoiselles de la cité aimaient l'admirer. Il réussit un jour à s'enfuir mais une jeune fille le vit s'évader et partit le dénoncer, attristée de ne plus pouvoir l'admirer.
Remonter la Via Rizzoli en direction de l'ouest et de la Via dell' Independenza. Passer à côté de la Fontaine de Neptune, malheureusement en travaux jusqu'à la fin de l'année 2017 et entourée d'échafaudages.
Au croisement, prendre à droite et remonter la et Via dell' Independenza arriver à la majestueuse église San Pietro.
C'est la Cathédrale de Bologne, dédiée à Saint Pierre et dont la construction a duré du XIIe au XVIIIe siècle. La durée de réalisation s'explique par les nombreux réaménagements que l'édifice à subi. Elle a été élevée au grade de Cathédrale Métroplitaine par le Pape Grégoire XIII en 1582, qui éleva le rang du diocèse de Bologne en archidiocèse ce qui entraîna là encore de nombreuses améliorations.
Quitter la Cathédrale et continuer de remonter la Via dell' Independenza sur une cinquantaine de mètres avant de prendre à gauche la Via Manzoni que l'on suit jusqu'à son terme, une centaine de mètres plus loin, en passant entre le Palazzi Fava e Ghisilardi et l'église Madonna di Galliera.
La tour est située à l'intérieur du Palazzo Fava Ghisilardi et fait partie des Tours nobles de la ville. Sa taille d'environ 20 mètres, ainsi que l'épaisseur des murs, rappellent qu'elle faisait partie de la première ceinture de défense de la ville. Sa construction date probablement de la première moitié du XIIIe siècle. Sa construction est due à Alberto Acquaintances, qui fut le premier capitaine de milice, puis trésorier de la municipalité de Bologne.
Descendre la Via di Porta di Castello, à gauche de la Via Manzoni, et la suivre jusqu'à la Via Ugo Bassi. Traverser la rue.
Edifiée au XIVe siècle et haute d'environ 11 mètres, elle a été utilisée comme prison avant de terminer en Tour de garde jusqu'en 1830.
Descendre la Via Giacomo Venezian.
La Torre dei Lapi a été édifiée au XIIe siècle sur les ordres de la famille Lapi avec une hauteur d'origine de 30 mètres, elle a été rabaissée lors de l'époque napoléonienne à la hauteur que nous connaissons aujourd'hui à savoir 18 mètres. Intégrée dans le complexe de l'hôtel de ville, elle n'est pas considérée comme une tour noble.
A deux pas, sur la Piazza Galileo, se tient la Torre Agresti.
Edifiée au XIIIe siècle et d'une hauteur de 20 mètres, elle est désormais intégrée au sein de bâtiments plus contemporains. Après avoir survécu à un incendie en 1641 qui lui a fait perdre une partie de sa grandeur, elle est restée droite malgré les bombardements de la seconde guerre mondiale qui ont durement affecté les abords du quartier.
Emprunter la Via Batibeco sur la gauche jusqu'à son terme puis la Via de Fusari sur la droite. La descendre jusqu'à la Piazza de Celestini.
Un peu avant, sur la droite se tient une nouvelle tour.
La Torre dei Catalani est une "maison tour" édifiée pendant la première moitié du XIIIe siècle par la famille Malavolti. Elle prit ensuite le nom de Catalani, en l'honneur de Catalano né aux alentours de 1210, qui fut podestat de Bologne ainsi que de neuf autres villes. D'une hauteur de 16 mètres, elle a également été rabotée avec le temps.
Depuis la Piazza de Celestini, traverser la Via d'Azeglio en direction du Corte Galuzzi.
Elle aussi construite au XIIIe siècle, elle s'élève jusqu'à trente mètres. Elle montre une partie de l'histoire de la ville dont les familles nobles les plus puissantes avaient occupé et fortifié une partie du domaine public afin de mieux protéger le lieu où elles vivaient. La légende rapporte l'histoire des "Roméo et Juliette Bolognais". Lors de la seconde moitié du XVe siècle une histoire d’amour naquit entre Virginia Galluzzi et Malatesta, appartenant à la lignée ennemie des Carbonesi. Les frères de Virginia découvrirent leur mariage secret et les tuèrent tous les deux, simulant leur suicide.
Poursuivre le Corte Galuzzi jusqu'à son terme et arriver Piazza Galvani. La traverser pour atteindre la Via dell'Archiginnasio.
Edifié au XVIe siècle, le Palais est le Siège de l’Université de Bologne depuis sa construction. Il est l’œuvre de l'architecte Antonio Morandi dit Il Terribilia. C'est Napoléon qui, en 1803, transforma l'Archiginnasio en bibliothèque communale. Pour en savoir plus sur le Palais et les horaires de visite, ne pas hésiter à visiter le site officiel.
Continuer la Via dell'Archiginnasio sous ses arcades et prendre la deuxième à droite au niveau de la Piazza Maggiore, la Via Clavature.
La Piazza Maggiore est la plus grande place de Bologne. On y retrouve les principaux bâtiments de la ville à savoir le Palazzo del Podestà au sud, puis le Palazzo Re Enzo à l'opposé duquel se situe le point de départ. On trouve aussi le Palazzo d'Accursio et la majestueuse façade de la Basilique San Petronio. Pour découvrir le Centre de Bologne, un bel itinéraire vient compléter cet article ; il est disponible ici.
Emprunter la Via Clavature et prendre à droite la Via Marchesana.
Construite par la famille Carrari au tournant des XIIe et XIIIe siècles, elle mesure 22 mètres de hauteur. Elle faisait partie de l'ensemble de constructions qui servait de résidence principale à cette riche famille bolognaise Toutefois, elle est intégrée à la barre de bâtiments qui l'entoure et s'en retrouve ainsi assez peu visible.
Prendre ensuite à gauche pour gagner la Via de Toschi puis la Piazetta del Francia.
Construite au XIIe siècle, elle culmine à 26 mètres de haut. Elle était cependant plus élevée lors de sa construction. Elle fait partie d'un vaste ensemble urbain médiéval qui fut réhabilité en 1893 lors de la construction de la Piazza Minghetti.
Gagner la Via Catiglione et la suivre sur sa gauche jusqu'à la Piazza Ravegnana, aux pieds des deux Tours.
Elles sont le symbole de la ville. La plus grande, la Tour Asinelli, fut élevée à sa hauteur actuelle de 97,2 mètres quand elle devint propriété de la Municipalité à la fin du XIIIe siècle alors qu'elle devait seulement atteindre 60 mètres à l'origine. Les murs sont plus minces à partir de cette hauteur et cela montre la volonté de hausser la tour sans la charger d’un poids excessif. La Tour Garisenda aussi devait être à la hauteur de 60 mètres mais elle fut abaissée aux actuels 47,5 mètres à la moitié du XIVe siècle. Un article complémentaire vient compléter ce qu'il faut savoir sur les Deux Tours de Bologne ; il suffit de cliquer ici.
Continuer sur la Via de Giudei, prendre à gauche la Via Canonica puis à droite la Via dell'Inferno. Le circuit serpente alors dans les rue de l'ancien quartier juif de la ville, le Ghetto Ebraico. Prendre ensuite à droite le Viccolo San Giobe.
La Tour a été construite entre la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle et culmine à une hauteur de 32 mètres. Elle porte le nom des Uguzzoni, noble famille de gibelins. Guido Uguzzoni était d'ailleurs consul de la ville de Bologne. La Tour a été acquise par le Credito Romagnolo qui la détient encore.
Gagner la Via San Nicolo puis prendre à droite la Via degli Albari. Prendre ensuite la première à gauche, une petite ruelle qui mène au pied d'une Tour.
La Tour Prendiparte, aussi appelée la Coronata (la couronnée) à cause du retrait (c’est-à-dire la réduction de l’épaisseur des murs) en forme de couronne à quelques 50 mètres du sol, culmine à 60 mètres. Le bâtiment fut érigé au XIIe siècle, et après 1550 la tour fut destinée à une extension du Séminaire Archiépiscopal du cardinal Paleotti. Le Pape Benoit XIV, la transforma en geôle de l’Archevêché pour les crimes contre la religion. Elle porte le nom de la famille Prendiparte, une famille de nobles guelfes implantés à Bologne et dont deux membres de la famille étaient consuls à Bologne au XIIe siècle.
Descendre la Via Sant' Alo jusqu'à son terme. Deux tours se trouvent à proximité.
C'est la seule tour parfaitement verticale de la ville. Bâtie au XIIe siècle, elle a une taille de 55 mètres de haut. Surnommée Altabella, elle a donné son nom à la rue qui la jouxte. Elle a été édifiée par la riche famille Azzoguidi dont un de ses membres, Baldassarre, fut le premier imprimeur de Bologne. Il imprima son premier livre à savoir les œuvres d’Ovide en 1471.
A une cinquantaine de mètres, toujours sur la Via Altabella, se tient la dernière tour de l'itinéraire.
La Tour est haute de 70 mètres et sa construction a débuté en 1184 pour se terminer en 1426 en intégrant l'ancien clocher du Xe siècle. Le clocher de la cathédrale de Saint - Pierre abrite la cloche dite "La Nonna" de 1594, qui a un poids de 3,3 tonnes. C'est le poids le plus élevé qui peut être supporté par un bâtiment typique de l'architecture de Bologne.
Emprunter la Via Fossalta pour regagner la Via Rizzoli et le point de départ.
Le Ghetto Ebraico, l'ancien quartier juif de Bologne - Les Randos de Caco
Au pieds des deux Tours, en plein coeur du Bologne médiéval, se tient un dédale de ruelles qui rappellent une partie de l'histoire de l'Italie. En effet, les Etats Pontificaux (comme Bologne) ...
Pour découvrir le Ghetto Ebraico, traversé lors du circuit
Les grandes lignes du parcours